12 octobre 2021

Depuis de nombreuses années déjà, Novartis collabore avec la Croix-Rouge suisse pour soulager la souffrance humaine et renforcer la durabilité du tissu social. Le partenariat vient donc d’être prolongé de trois ans. Nous nous sommes entretenus avec Markus Mader, directeur de la Croix-Rouge suisse, et Isabel Dalli, Global Head Sponsoring & Donations chez Novartis, sur les objectifs communs et l’aide durable.

Madame Dalli, Monsieur Mader – Novartis et la Croix-Rouge suisse prolongent leur partenariat pour trois ans. Vous rappelez-vous quand et dans quel contexte la première collaboration a eu lieu?

Isabel Dalli: J’ai récemment jeté un coup d’œil à notre documentation et fait un petit voyage dans le passé. Les archives de notre société contiennent des preuves que les sociétés qui nous ont précédés ont déjà coopéré avec la CRS, notamment pour la distribution et la fourniture de matériel de secours pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1998, Novartis a commencé à soutenir la CRS dans le cadre de projets sélectionnés et, à partir de 2006, nous nous sommes de plus en plus impliqués dans l’aide humanitaire de la CRS. Le partenariat sous sa forme actuelle existe depuis 2013 – et à notre plus grand plaisir, va maintenant se poursuivre encore trois ans.

Markus Mader: Sandoz Pharma AG a soutenu très tôt les activités humanitaires de la Croix-Rouge suisse à travers des dons réguliers. Le premier don documenté remonte à 1954, lorsque Sandoz a fourni des médicaments aux victimes d’inondations en Autriche, en Bavière et au Pakistan. Bien que cela ne soit pas explicitement mentionné dans nos documents, Sandoz fait sans aucun doute partie des grandes entreprises suisses à avoir soutenu l’Aide à l’enfance de la Croix-Rouge suisse pendant la Seconde Guerre mondiale.

Isabel Dalli et Markus Mader sur le campus Novartis de Bâle, en Suisse
Se réjouissent de la prolongation du partenariat de longue date: Isabel Dalli, Global Head Sponsoring and Donations chez Novartis, et Markus Mader, directeur de la Croix-Rouge suisse.

La CRS est en contact régulier avec Novartis depuis 1998. Je me souviens bien du soutien de Novartis dans le domaine de l’ophtalmologie, c’était dans les années 2000. En 2010, grâce au soutien de Novartis, nous avons pu par exemple réaliser des dépistages et 1045 opérations oculaires sur 10 000 enfants et plusieurs centaines d’adultes au Tibet et au Népal. Grâce à Novartis, les travailleurs de la santé et les médecins des zones rurales ont été formés au dépistage précoce des maladies oculaires. Il s’agit de projets ayant un impact concret, qui contribuent à améliorer de manière significative les conditions de vie des personnes concernées. 

Qu’est-ce que la CRS et Novartis apprécient l’un chez l’autre? 

Markus Mader: En tant qu’une des 193 sociétés sœurs du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, la CRS apprécie grandement la fiabilité de Novartis. Dans le cadre de notre mandat humanitaire, il est formidable d’avoir à nos côtés un partenaire aussi solide et doté d’un réseau mondial. Une grande confiance s’est installée au fil des ans, fondée sur des échanges très constructifs et sincères. J’apprécie particulièrement le fait que notre partenariat soit également soutenu par les employés de Novartis. En particulier en cas de catastrophe, la solidarité est toujours grande. Cela me touche beaucoup.

Isabel Dalli: Comme mon prédécesseur Leo Wyss, j’apprécie également beaucoup le fait que la coopération avec la CRS soit caractérisée par une confiance mutuelle et une communication transparente. Cela nous permet de définir ensemble des objectifs clairs et d’échanger nos points de vue afin de définir où l’aide est la plus urgente et la plus efficace. 

Vous parlez des objectifs communs. Quels objectifs aimeriez-vous atteindre avec ce partenariat?

Isabel Dalli, Global Head Sponsoring & Donations Novartis
Aide d’urgence non bureaucratique dans les situations de crise, stabilisation durable des communautés, projets de cœur favorisant le vivre-ensemble – Isabel Dalli dirige le service Sponsoring & Donations chez Novartis depuis 2020.

Isabel Dalli: Le rôle de Novartis est d’améliorer et de prolonger la vie humaine. Mais nous portons également cet objectif au-delà de l’horizon médical, dans des domaines tels que la durabilité et la protection de l’environnement, sans oublier les questions sociales. En tant qu’entreprise mondiale, nous sommes conscients d’avoir une opportunité unique de soutenir la société en favorisant un changement social positif et en créant un tissu communautaire durable. Il est primordial que notre aide n’engendre pas de nouvelles dépendances. Ce que nous recherchons, c’est stabiliser à long terme les projets et communautés que nous soutenons – une sorte d’aide à l’autonomie. C’est là qu’intervient la coopération avec la CRS, qui s’est toujours révélée être une partenaire fiable, souveraine et à l’écoute. Ensemble, nous pouvons nous prévaloir de nombreux projets réussis, comme l’aide humanitaire à l’étranger ou la collecte de dons pour les personnes démunies en Suisse. 

Markus Mader: Dans le domaine de la santé et de la prévention aussi, nos objectifs restent les mêmes. Nous voulons renforcer les communautés, par exemple lorsqu’il s’agit de s’adapter au changement climatique. Au principe d’autonomie dont parle Isabel Dalli, je voudrais ajouter celui de la résilience. En tant que principale organisation humanitaire de Suisse, nous visons à renforcer la résilience des individus, des familles et des communautés. Nous voulons accompagner les personnes particulièrement vulnérables et les aider à croire en leur potentiel. Parfois, comme dans le cas de l’aide humanitaire, il s’agit aussi de soulager la souffrance. Et nous sommes très reconnaissants de recevoir souvent très rapidement une promesse de soutien de la part de Novartis, comme ce fut le cas récemment pour Haïti et le Laos.

Avec le soutien de Novartis, la CRS réalise des projets aussi bien en Suisse qu’à l’étranger. Aide locale ou mondiale – où faut-il mettre l’accent?

Markus Mader: Notre objectif est d’aider les gens, que ce soit à l’étranger ou en Suisse. En tant que CRS, nous sommes l’une des plus grandes organisations humanitaires au monde. Où que vous alliez, il existe une Croix-Rouge nationale ou son équivalent, le Croissant-Rouge. Notre force réside dans ce réseau mondial, porté par 14 millions de volontaires. Nous nous concentrons particulièrement sur le renforcement de nos sociétés sœurs afin qu’elles puissent gérer leurs programmes, leurs projets mais aussi leurs collectes de fonds de manière indépendante, en tant qu’acteurs de la société civile locale, guidés par une gouvernance efficace.

Isabel Dalli: Jour après jour, mon équipe et moi-même recevons des demandes de soutien de toutes sortes, qui nous viennent de Suisse et du monde entier. Toutefois, les lieux d’où émanent ces demandes d’aide ne doivent pas conditionner notre décision d’aider ou non. Nous examinons plutôt dans quelle mesure le soutien que nous apportons peut stabiliser les communautés à long terme et prévenir d’autres difficultés – en dehors des catastrophes, bien sûr. Prenez par exemple les situations telles que l’explosion dans le port de Beyrouth il y a plus d’un an, ou les inondations catastrophiques au Honduras et au Bangladesh. Dans ces cas-là, l’aide est indispensable, indépendante de tous critères, et elle doit arriver tout de suite.

Un projet suisse qui me tient à cœur et qui est susceptible de créer un changement social positif à long terme est le projet de prévention de la violence Chili de la CRS. Depuis 1999, Chili aide à résoudre les conflits et à prévenir la violence chez les enfants et les jeunes. Les parents, les enseignants et les communautés scolaires peuvent également être formés par Chili aux comportements non violents et aux stratégies de désescalade. La violence ne constituant jamais une réponse ou une solution, nous sommes extrêmement heureux de soutenir ce projet dans sa mission d’intégration sociale et de coexistence saine.

Monsieur Mader, quel est le rôle de l’action caritative dans la société moderne? 

Markus Mader, directeur de la Croix-Rouge suisse.
«Dans le domaine de la santé et de la prévention aussi, nos objectifs sont les mêmes.» Avec Novartis, Markus Mader apprécie grandement le dialogue ouvert et axé sur les solutions.

Markus Mader: Le travail caritatif moderne comporte deux aspects importants. Il s’agit d’une part de soulager la souffrance humaine, et d’autre part de donner aux gens les moyens de choisir ce qu’ils veulent faire de leur vie, par eux-mêmes. Nous faisons participer les personnes concernées à la recherche de solutions. Quant à nous, membres de la CRS, nous devons viser un résultat maximal pour les personnes les plus vulnérables – toujours avec des ressources limitées. Que ce soit dans le cadre de formations à la prévention des conflits, tels que le programme Chili, ou de projets d’aide d’urgence et de coopération au développement à long terme dans l’un de nos 30 pays projet.